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DOI: 10.1055/s-0032-1306881
Commentaire de travail de S. Sikka et al., pp. 818
Publication History
Publication Date:
12 March 2012 (online)
Dans ce numéro d'Endoscopy, deux articles apportent un éclairage intéressant sur la caractérisation des petits polypes (< 10 mm) en utilisant le NBI avec ou sans magnification de l'image.
90% des polypes coliques détectés font moins de 10mm et correspondent à des petits polypes (6 à 10 mm), ou des polypes diminutifs (< 5 mm). Les polypes diminutifs ont 50% de chances d'être néoplasiques. Le pourcentage de polypes avancés parmi les petits polypes reste controversé et pourrait atteindre 4%. La possibilité de discriminer dans ces petits polypes inférieurs à 10 mm entre caractère néoplasique et non néoplasique dès l'endoscopie pourrait éviter des polypectomies et réduire les coûts histologiques. La chromoendoscopie couplée à la magnification a montré son efficacité pour l'acuité diagnostique mais au prix d'une endoscopie longue.
Le système NBI (narrow band imaging) utilise des bandes spectrales étroites dans le bleu et dans le vert permettant de visualiser de façon préférentielle la partie superficielle de la muqueuse, et d'améliorer la visualisation du pit pattern (architecture des cryptes). L'utilisation de la classification de Kudo avec le NBI est aussi performante pour prédire l'histologie des polypes que la chromoendoscopie, mais la plupart des études ont été réalisés en utilisant la magnification de l'image. En outre le NBI permet de visualiser la densité microvasculaire et de définir un “vascular pattern” qui est un bon marqueur du caractère néoplasique du polype.
Cette équipe de St -Louis a cherché à comparer l'efficacité du NBI avec des endoscopes en haute définition mais sans magnification avec une analyse en lumière blanche classique.
Entre août 2006 et juin 2007, ont été inclus les patients bénéficiant d'une coloscopie de dépistage en excluant les risques élevés de cancer, les patients symptomatiques, les coloscopies mal préparées. Les examens étaient réalisés avec des endoscopes Olympus en haute définition, avec processeurs NBI mais sans zoom. Tous les polypes d'un diamètre supérieur à 10 mm ont été exclus. Une classification simplifiée a été définie en deux groupes. Le groupe “non néoplasique” regroupant les types I et II de Kudo, le groupe “néoplasique” regroupant les types III à V. Les polypes étaient photographiés en lumière blanche puis en NBI et les images étaient revues en ordre aléatoire dans un diaporama par deux endoscopistes.
Chaque polype était classé en fonction de la présence ou l'absence du “pit pattern” cérébriforme et des caractéristiques du “vascular pattern” selon la densité microvasculaire élevée ou non dans le groupe néoplasique ou non néoplasique. Les résultats étaient comparés à l'analyse anatomopathologique de chaque polype. La sensibilité, spécificité, la valeur prédictive positive (VPP) et négative, la précision diagnostique étaient calculées pour chaque modalité.
80 polypes ont pu être étudiés, 49 néoplasiques et 31 non néoplasiques. Le diamètre moyen des polypes néoplasiques était de 5,4 mm et non néoplasiques de 4,4 mm.
Le système NBI permettait de prédire le caractère néoplasique des polypes avec une sensibilité de 95%, une VPP de 94%, alors que la lumière blanche avait une sensibilité de 59% et une VPP de 79%. La précision diagnostique du NBI était de 93%, celle de la lumière blanche de 66%. Il y avait une bonne concordance inter-observateurs dans cette étude et une courbe d'apprentissage courte.
Bien qu'il y ait certains biais inévitables comme la localisation rectale par l'examinateur du polype sur la photographie influençant sa décision en faveur d'un polype non néoplasique, ou la qualité imparfaite d'une image, cette étude tend à montrer que pour des polypes petits ou diminutifs, la classification par NBI pourrait avoir sa place, ce qui nécessite une confirmation par une étude prospective de plus grande échelle qui est actuellement en cours.