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DOI: 10.1055/s-2007-974228
Traitement endoscopique des sténoses iléales, coliques ou rectales bénignes post opératoires par dilatation associées à des injections locales de corticoïdes. Faisabilité et évolution
But
Les injections intralésionnelles de corticoïdes de longue durée d'action sont proposées dans la prise en charge endoscopique des sténoses oesophagiennes car elles permettent de diminuer le nombre de séances de dilatations nécessaires. Il n'existe que peu de données concernant leur utilisation au niveau du tractus digestif inférieur. Le but de cette étude rétrospective était d'évaluer la faisabilité et de décrire l'évolution à long terme des dilatations endoscopiques associées à des injections de corticoïdes dans la prise en charge des sténoses bénignes survenues sur des anastomoses chirurgicales situées au niveau iléal, colique ou rectal.
Patients et Méthodes
Entre 1998 et 2005, 24 patients ont bénéficié d'injections de corticoïdes au cours du traitement endoscopique d'une sténose anastomotique non néoplasique. Trois ont eu des injections de corticoïde uniquement dans le traitement des récidives de la sténose et ont été étudiés à part. Les anastomoses étaient réalisées dans le traitement d'une maladie néoplasique (9), d'une maladie diverticulaire (10) ou d'une sténose survenue dans le cadre d'une maladie inflammatoire (2). Les anastomoses étaient colo-rectales (17), colo-colique (1), colo-anale (1), iléo-anale (1) et jéjuno-colique (1). Une ou plusieurs séances de dilatation étaient réalisées jusqu'au calibrage de l'anastomose, associée à une injection de corticoïdes retard (triamcinolone 40 ou 80mg) selon le choix de l'opérateur. La durée médiane de suivi était de 21 mois. Le succès à long terme était défini par l'amélioration des symptômes sans récidive.
Résultats
Soixante et onze séances de dilatations ont été réalisées dont 44 avec une injection de corticoïde. Les dilatations étaient réalisées aux bougies de Savary (2), au ballonnet hydrostatique (62) ou à l'anuscope (7). Le taux de succès immédiat des dilatations (franchissement de la sténose par l'endoscope) était de 90%, avec un taux de complications de 5% (1 saignement minime, 1 perforation traitée médicalement et 1 épisode fébrile). Le calibrage de la sténose (succès à court terme) a été réalisé chez 18 patients (85,7%) avec un nombre médian de 2 dilatations par patient. Parmi eux, 13 patients (62%) ont eu une amélioration clinique durable (succès à long terme). 5 patients (24%) ont eu une récidive de la sténose, traitée dans tous les cas par une ou plusieurs dilatations supplémentaires, permettant une amélioration clinique au terme du traitement chez tous les patients. Le facteur de risque de récidive de la sténose après calibrage était le nombre de dilatations nécessaires au calibrage, en particulier supérieur à 3. Les autres facteurs étudiés (nombre de dilatations sans corticoïde, antécédents de radiothérapie, antécédents de complications post-opératoire, longueur de la sténose, antécédent de stomie) n'étaient pas significativement associés à une récidive de la sténose.
Conclusion
La dilatation endoscopique est une technique simple avec des complications rares et peu graves. Les injections de corticoïdes en fin de procédure sont peu coûteuses, faciles à réaliser, sans effet secondaire et pourraient permettre de diminuer le risque de récidive de la sténose. D'autres études sont nécessaires pour évaluer son efficacité et sa place dans le traitement endoscopique.