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DOI: 10.1055/s-2007-974227
Efficacité de la coagulation au plasma-argon des ectasies vasculaires antrales: comparaison chez des malades cirrhotiques et des malades non-cirrhotiques
Introduction
Les ectasies vasculaires antrales (EVA) représentent une cause rare d'hémorragie digestive ou d'anémie ferriprive. Elles sont plus fréquentes chez les malades atteints de cirrhose, mais peuvent aussi survenir chez des malades atteints de pathologies chroniques rénales, cardiaques ou auto-immunes. Le but de cette étude était de comparer les caractéristiques cliniques, endoscopiques et la réponse au traitement par coagulation au plasma-argon (CPA) des malades présentant des EVA symptomatiques, selon qu'ils soient atteints de cirrhose ou non.
Patients et Méthodes
Entre janvier 2001 et décembre 2005, trente malades ont été traités par CPA dans notre centre pour des EVA révélées par un melæna ou une anémie ferriprive. Les caractéristiques cliniques et endoscopiques, les modalités du traitement endoscopique et le suivi des malades ont été analysés et comparés rétrospectivement selon l'étiologie des EVA: cirrhose (groupe 1) ou autre (groupe 2). L'efficacité du traitement endoscopique était évaluée sur la récidive des symptômes après le traitement. Le traitement par CPA était effectué avec une coagulation variant de 50 à 70 W, pour un débit de 0,8 à 1l/min.
Résultats
Parmi les 30 malades inclus dans notre étude, 17 étaient atteints de cirrhose (13 post-éthyliques; 2 VHC; 1 CBP; 1 NASH) et 13 présentaient une autre pathologie responsable des EVA (7 insuffisances rénales chroniques; 3 pathologies cardiaques valvulaires; 2 pathologies auto-immunes; 1 myélodysplasie). Les caractéristiques cliniques des malades des groupes 1 et 2 n'étaient pas différentes pour l'âge et le sexe (âge moyen 68 vs. 72; sexe ratio H/F 8/9 vs. 6/7). Les malades du groupe 1 présentaient plus souvent un melæna (65% vs. 15%) et les malades du groupe 2 une anémie ferriprive sans extériorisation hémorragique (35% vs. 85%; p=0,01). Les taux d'hémoglobinémie pré et post-traitement n'étaient pas différents entre les deux groupes (7,29g/dL vs. 7,72g/dL et 10g/dL vs. 10,3g/dL). Le TP et les plaquettes étaient significativement plus bas dans le groupe 1 (56% vs. 84%, p<0,0001 et 130/mm3 vs. 245/mm3, p<0,0001). Les malades du groupe 2 prenaient plus souvent un anticoagulant (0% vs. 31%, p<0,03). A l'endoscopie, les malades du groupe 2 présentaient plus souvent une localisation gastrique diffuse des ectasies vasculaires (23,5% vs. 76,9%; p=0,008). Le taux de succès global du traitement endoscopique par CPA était de 82,6%, il n'était pas différent entre les deux groupes (87,5% vs. 76,9%). Les malades du groupe 2 nécessitaient significativement plus de séances de CPA pour éradiquer les EVA (2,18 vs. 3,77; p=0,04). Le suivi médian des malades après la dernière séance de CPA était de 20 et 24 mois, respectivement (ns).
Conclusion
Le traitement par CPA des EVA est efficace chez les malades cirrhotiques et non-cirrhotiques dans près de 80% des cas. Les malades non-cirrhotiques nécessitent significativement plus de séances de CPA que les non-cirrhotiques pour éradiquer les EVA, probablement du fait de localisations gastriques diffuses plus fréquentes.