Endoscopy 2006; 38 - A1052
DOI: 10.1055/s-2006-934134

Chez les patients à haut risque, l'endoscopie haute avec coloration par lugol dépiste des lésions oesophagiennes précoces curables. Etude prospective nationale de la SFED

JL Legoux 1, G Sauvé 1, JY Scoazec 2, T Barrioz 3, P Renkes 4, JP Avignon 5, R Mas 6, P Jacob 7, S Olivier 6, O Favre 7, T Ponchon 2
  • 1Pessac – FRANCE
  • 2Lyon – FRANCE
  • 3Poitiers – FRANCE
  • 4Metz – FRANCE
  • 5Orléans – FRANCE
  • 6Brive – FRANCE
  • 7Nîmes – FRANCE

Introduction

L'étude prospective nationale de la SFED a montré (1) que la fibroscopie oesogastro- duodénale (FOGD) avec coloration par lugol à 2% permet d'augmenter de 20% la sensibilité du dépistage de lésions oesophagiennes dysplasiques ou malignes, notamment chez les malades ayant un antécédent de cancer des voies aéro-digestives supérieures. Cette étude a permis de dépister, dans les populations sélectionnées comme les plus à risque (antécédents de cancers ORL ou trachéo-bronchiques, cirrhose alcoolique) des dysplasies de haut grade et des cancers. Le but de ce travail complémentaire était d'évaluer la pertinence d'un dépistage chez ces patients présentant des pathologies associées liées au tabagisme et à l'alcoolisme chronique, et des contrindications thérapeutiques liées au traitement de leur premier cancer.

Patients et Méthodes

Parmi les 611 patients inclus de 2000 à 2003 dans ces deux groupes, 21 cancers (prévalence 5,3%) étaient découverts parmi les patients ayant un antécédent de cancer ORL ou trachéo-bronchique et 7 (prévalence 3,2%) dans le groupe des cirrhotiques alcooliques. La présence de varices oesophagiennes ou de troubles importants de la coagulation étaient des critères de non inclusion dans l'étude. Tous les diagnostics de cancers ont été confirmés par une seconde lecture anatomo-pathologique. Seuls les cancers considérés comme superficiels ont été retenus pour cette étude de suivi à moyen terme auprès des gastroentérologues ayant dépisté les lésions.

Résultats

Parmi les 28 cancers, 5 n'étaient diagnostiqués qu'après coloration par lugol à 2% (18%). Six étaient considérés comme superficiels (21%) à l'issue d'un bilan comportant un examen TDM et le plus souvent une écho-endoscopie.

Trois ont été réséqués, dont un par mucosectomie. L'examen des pièces opératoires montrait 1 cancer in situ et 2 pT1N0. Les 3 autres patients ont reçu respectivement une radiothérapie seule, une chimiothérapie seule et une radiochimiothérapie.

Un patient est décédé en post-opératoire, les 5 autres étaient en vie 3 ans après le diagnostic. Parmi eux, un a présenté une récidive à 41 mois et décédait 5 mois plus tard.

Conclusion

Parmi les cancers diagnostiqués lors de ce dépistage, 21% étaient des cancers superficiels, accessibles à un traitement donnant une survie intéressante, supérieure à 36 mois. Ce résultat semble un argument supplémentaire en faveur de la pertinence clinique d'un dépistage des cancers de l'oesophage chez ces patients à très haut risque.

Structure: Endoscopie et Imagerie digestives

Référence bibliographique: Dubuc J et al. Gastroenterol Clin Biol 2004, 28:A29