Endoscopy 2004; 36 - 6
DOI: 10.1055/s-2004-820697

L’utilisation de la sécrétine en IRM dans la pathologie pancréatique

R Ettessami 1, F Pilleul 1, T Ponchon 2, C Partensky 3, A Crombé 1, G Gautier 1, PJ Valette 1
  • 1Service de Radiologie Digestive, CHU E. Herriot, Lyon
  • 2Service d’Endoscopie Digestive, CHU E. Herriot, Lyon
  • 3Service de Chirurgie Digestive, CHU E. Herriot, Lyon

Introduction: L’objectif de notre étude a été d’analyser à travers notre expérience, l’apport de l’administration de la sécrétine dans l’amélioration de l’analyse canalaire dans les différentes pathologies canalaires et parenchymateuses pancréatiques, par rapport aux techniques d’imagerie par résonance magnétique (IRM) classique et de la cholangiographie pancréatique rétrograde par voie endoscopique (CPRE). Matériels et Méthodes: Soixante et onze patients répartis en quatre principaux groupes de pancréatite aiguë (n = 13), de pancréatite chronique (n = 32), de tumeur pancréatique (n = 8) et d’anastomose wirsungo gastrique (n = 18) ont été inclus dans l’étude. Des séquences canalaires (RARE) ont été pratiquées avant et après administration intraveineuse de sécrétine. L’analyse quantitative a consisté à mesurer la variation du calibre du canal principal (tête, corps, queue) et à évaluer le remplissage duodénal avant et après stimulation par la sécrétine. L’analyse qualitative a consisté à apprécier la régularité pariétale, à détecter des canaux secondaires dilatés, à dépister des zones de sténose canalaire et de défaut de remplissage endoluminal. Tous les résultats ont été confrontés aux données finales de la CPRE. Concernant les anastomoses wirsungo gastriques, nous avons analysé la visualisation directe de l’anastomose et sa perméabilité avant et après sécrétine. Résultats: Chez les patients sans antécédent de pancréatite chronique, la visualisation de tous les segments du canal pancréatique principal a été améliorée à l’IRM dynamique avec sécrétine (p < 0,001). Chez les patients présentant une pancréatite chronique la visualisation du canal pancréatique principal a été améliorée mais de manière moins significative (p < 0,05). Cependant la visualisation des canaux secondaires n’a été améliorée que chez des patients ne présentant pas de rétrécissement canalaire (p < 0,002) comparée à ceux qui présentaient une sténose canalaire (p > 0,2). L’appréciation de la régularité pariétale et la détection des sténoses canalaires ont également été améliorées chez tous les patients (p < 0,001) avec la même précision qu’à la CPRE (p < 0,01) sauf chez les patients atteints d’une pancréatite chronique sévère (p > 0,6). Une réduction du remplissage duodénal a été détectée chez les patients atteints d’une pancréatite chronique sévère (p < 0,01). Un pancréas divisum a été trouvé chez 7 patients avant et chez 11 patients après administration de la sécrétine. L’évaluation des anastomoses wirsungo gastriques a été améliorée de plus de 50% avec une amélioration significative de la visualisation de l’anastomose (p < 0,004). Conclusion: L’IRM dynamique avec sécrétine permet d’accroître la précision diagnostique en améliorant la visualisation du réseau canalaire pancréatique. Son intérêt est souligné en cas de canal principal non dilaté évitant une CPRE diagnostique.