Endoscopy 2014; 46 - A8398
DOI: 10.1055/s-0033-1364111

Résection endoscopique des cancers colo-rectaux comportant un envahissement sous-muqueux: évaluation rétrospective monocentrique

E Bories 1, F Poizat 1, F Caillol 1, C Pesenti 1, C de Chaisemartin 1, G Monges 1, JR Delpero 1, M Giovannini 1
  • 1Marseille

Orateur: E Bories

Résumé:

Introduction:

Le but de cette étude était d'évaluer l'efficacité de la résection endoscopique (RE) des carcinomes colo-rectaux comportant un envahissement sous-muqueux.

Patients et Méthodes:

Les données des patients présentant un carcinome colo-rectal comportant une infiltration sous-muqueuse réséqué endoscopiquement entre 2006 et 2012 ont été rétrospectivement examinées. L'infiltration sous-muqueuse a été classée selon la

classification de Paris1. Les patients présentant un cancer infiltrant la sous-muqueuse sur plus de 1000 µm ou inférieur à 1000 µm avec facteurs de mauvais pronostiques (budding, peu différenciée, embols lympho-vasculaires) ont été proposé pour une chirurgie complémentaire tandis qu'une surveillance était proposée en cas de tumeur sm1 sans critères péjoratifs.

Résultats:

Quarante et un patients (16 femmes, âge moyen = 30 ans [35 – 88]) ont bénéficié d'une RE pour 43 adénocarcinomes avec infiltration sous-muqueuse (rectum = 17, colon = 26), selon une technique de mucosectomie (n = 35; 81,5%), de dissection sous-muqueuse (n = 5; 11,5%) ou hybride (n = 3; 7%). Le diamètre médian était de 30 mm (10 – 50 mm). La RE était macroscopiquement complète dans tous les cas, monobloc seulement dans 51%. La morbidité était de 14% (hémorragie = 4, perforation = 2), traitée médicalement dans tous les cas. L'examen histologique était en faveur d'un adénocarcinome bien ou modérément différencié respectivement dans 49% et 35% (7 données manquantes). Un budding, des embols vasculaires ou lymphatiques étaient présent respectivement dans 5%, 11% et 2%. La marge profonde était jugée suffisante dans seulement 58%. Les marges latérales étaient saines dans 77% des lésions évaluables, après résection monobloc. L'infiltration sous-muqueuse était sm1, sm2 ou sm3 respectivement dans 32%, 28% et 5%. Dans 15 cas (35%), il n'était pas possible de préciser le niveau de l'infiltration sous-muqueuse (smx).

Un suivi après résection endoscopique était disponible pour 29 patients (71%):

  • Une résection chirurgicale complémentaire était indiquée pour 20 patients (sm1 = 1, sm2 = 7, sm3 = 1, smx = 11). Onze patients (27%) ont été opérés (4 sm2, 6 smx, 1 sm1 budding+), 9 patients surveillés (contre-indication opératoire ou refus). En cas de chirurgie complémentaire, aucun tissu adénomateux résiduel n'a été retrouvé sur le site de résection mais 2 patients traités pour un cancer rectal présentaient des métastases ganglionnaires: pT0N0 = 9, pT0N1 = 1, pT0N2 = 1. Aucun de ces patients n'avait récidivé à la fin du suivi.

  • Dix-huit patients ont donc été suivis pendant une durée médiane de 27 mois (4 – 73 mois): sm1 = 9, sm2 = 3, sm3 = 1, smx = 5. Une récidive locale a été trouvée dans seulement 1 cas (5%) traitée endoscopiquement. Aucune récidive métastatique n'a été observée.

Conclusion:

La RE est un traitement sûr et efficace des adénocarcinomes colo-rectaux avec infiltration sous-muqueuse. Les récidives locales sont rares et traitables endoscopiquement dans la grande majorité des cas. Une résection complète macroscopique semble supérieure à l'examen histologique pour prédire la résection R0. Une résection monobloc doit être privilégiée pour améliorer la qualité de l'analyse histologique (marges profondes, envahissement sous muqueux). En cas d'infiltration sous-muqueuse dépassant 1000 µm, le risque d'envahissement ganglionnaire doit faire indiquer une chirurgie complémentaire.

Références

(1) Update on the paris classification of superficial neoplastic lesions in the digestive tract. Endoscopy 37, 570 – 578 (2005).

Structure: () Endoscopie – imagerie