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DOI: 10.1055/s-0032-1305676
Analyse morphologique et fonctionnelle quantitative de la muqueuse colique par endomicroscopie confocale
Orateur: N Musquer
Introduction
L'endomicroscopie confocale par minisonde (ECM) permet une étude de la muqueuse digestive à un niveau cellulaire. La plupart des études a utilisé des critères subjectifs afin d'obtenir une analyse histologique endomicroscopique. Cependant, nous ne savons pas si l'ECM permet une analyse quantitative de la muqueuse. Les objectifs de cette étude étaient 1) d'identifier et de valider des critères quantitatifs pour l'évaluation de la muqueuse colique par ECM, et 2) de comparer un groupe de témoins à des patients atteints de maladie de Crohn (MC) en rémission clinique sur la base de ces critères.
Patients et Méthodes
6témoins sains et 10 patients atteints de MC en rémission clinique ont été inclus. Les témoins sains n'avaient pas d'antécédent personnel ou familial de MC. L'ECM (Mauna Kea Technologies, France) était réalisée dans le colon droit en cours de coloscopie, sous anesthésie générale. Immédiatement après l'ECM, des biopsies étaient prélevées sur la zone d'étude pour analyse histologique standard et réalisation de biopsies marquées au bleu de méthylène (BMBM). Les BMBM étaient utilisées comme référence pour l'analyse quantitative puisque leur observation microscopique reproduisait la vue endomicroscopique. Les images d'ECM et les BMBM ont été analysées grâce au logiciel Image J (NIH, USA). Les paramètres mesurés étaient les suivants: rapport du diamètre maximum sur diamètre minimum des lumières des cryptes (DMl/dml) et rapport d'intensité de fluorescence (RIF) entre la lumière des cryptes et les cellules cryptiques adjacentes. L'étude de corrélation entre ECM et BMBM a été réalisée à l'aide du test de Spearman.
Résultats
21±4 lumières de cryptes par patient ont été mesurées. Les valeurs de DML/dml obtenues par ECM étaient significativement plus grandes que celles mesurées à partir des BMBM (p=0,016). Néanmoins, ces valeurs étaient corrélées (r=0,67; p=0,003). Les rapports DML/dml mesurés par ECM étaient significativement plus petits chez les témoins sains par rapport aux patients atteints de MC (n=16; p=0,008). Par rapport à la moyenne générale des témoins, l'ensemble des témoins présentaient des rapports DMl/dml non significativement différents, tandis que 7/10 patients atteints de MC avaient un rapport DMl/dml significativement plus important. D'autre part, le RIF n'était pas différent entre témoins et malades. Cependant, 3/10 patients atteints de MC avaient un RIF significativement plus important que la moyenne des témoins sains.
Conclusion
L'ECM permet une analyse quantitative des lumières des cryptes ainsi que de l'intensité de fluorescence. Elle permet la différenciation entre témoins sains et patients atteints de MC. Une analyse automatisée des images couplée à l'étude d'une plus grande cohorte seraient utiles pour confirmer ces résultats et l'utilisation de ces mesures comme biomarqueurs.
Structure: Endoscopie – imagerie