Endoscopy 2010; 42 - A13
DOI: 10.1055/s-0030-1250787

Prothèses oesophagiennes et maladies bénignes de l'oesophage: efficacité initiale, complications et résultats à long terme

A Oden-Gangloff 1, S Lecleire 1, M Antonietti 1, I Iwanicki-Caron 1, P Ducrotté 1
  • 1Rouen

Introduction: Les prothèses oesophagiennes n'ont été que peu évaluées dans les pathologies bénignes de l'oesophage. Le but de notre étude était d'évaluer l'efficacité et les complications des prothèses oesophagiennes dans cette indication, comprenant les sténoses bénignes quelle qu'en soit l'origine (radique, caustique, peptique, anastomotique ou après photothérapie dynamique) et les perforations ou fistules survenant sur une pathologie non tumorale de l'oesophage.

Patients et Méthodes: Les patients traités au CHU de Rouen entre avril 1998 et août 2009 ont été inclus rétrospectivement. Les critères d'efficacitéà court terme étaient l'évolution du score de dysphagie après pose de prothèse pour les sténoses oesophagiennes et la cicatrisation oesophagienne pour les fistules/perforations oesophagiennes. Pour les sténoses oesophagiennes, l'efficacitéà long terme était définie par l'absence de récidive de sténose symptomatique nécessitant la réalisation d'une nouvelle endoscopie digestive haute. Les complications majeures correspondaient à la survenue d'une perforation/fistule, d'une hémorragie digestive ou d'une complication respiratoire (pneumopathie d'inhalation ou compression bronchique). Les complications mineures correspondaient aux récidives de sténose et aux migrations de prothèse.

Résultats: Au total, 43 prothèses dont 20 entièrement couvertes (PEC), 22 partiellement couvertes (PPC) et 1 biodégradable, ont été posées chez 22 patients. Trente-trois des 43 prothèses (77%) ont été posées pour une sténose et 10/33 (23%) pour une perforation/fistule. A court terme, la pose de prothèse était associée à une amélioration significative du score de dysphagie (1,43 versus 3,04, p<0,0001) en cas de sténose et à une cicatrisation oesophagienne dans 66% des patients en cas de perforation/fistule. L'efficacitéà long terme sur la sténose était égale à 20% lorsque la prothèse était laissée en place et à 25% après calibrage oesophagien par prothèse temporaire. Elle était nulle en cas de migration de prothèse. Les complications majeures tendaient àêtre plus fréquentes dans le groupe PPC versus PEC (20% versus 0%, p=NS). Il n'existait pas d'association significative entre le type de prothèse posé (PPC ou PEC) et la survenue d'une récidive de sténose ou d'épisode de migration prothétique.

Conclusion: Les prothèses oesophagiennes étaient efficaces à court terme dans le traitement des pathologies bénignes de l'oesophage (sténoses oesophagiennes et fistules/perforations oesophagiennes). A plus long terme, l'efficacité sur les sténoses était faible. L'utilisation de prothèses entièrement couvertes semble à privilégier pour réduire la survenue de complications majeures.